Suicide lié au travail

Toutes les entreprises sont concernées par cette question liée à la montée de la souffrance au travail. Que doivent faire les DRH pour détecter et traiter à temps les situations à risques et éviter les drames ?

 

Le développement des troubles, que l’on appelle « risques psychosociaux », et l’apparition des suicides au sein de l’entreprise résultent principalement des nouveaux modes d’organisation du travail et des nouvelles méthodes de management axés sur la rentabilité et la performance.

 

De plus, la qualifi cation juridique du suicide lié au travail emporte des conséquences importantes pour l’entreprise depuis que la Cour de cassation l’assimile à un accident du travail. Il devient donc désormais essentiel, pour les directions des ressources humaines, d’identifi er les situations à « risques » et de prendre toutes les mesures pour les prévenir et les résoudre.



Suicides liés au travail et remise en question de l’organisation du travail et du management

Facteurs de risques susceptibles de conduire au suicide

 

Si les facteurs de risques psychosociaux sont multiples, les récentes décisions judiciaires mettent principalement en cause l’organisation du travail et le management : la culture de la rentabilité, de la performance, du « sur engagement », du flux tendu, l’augmentation des objectifs, le travail en sous effectifs, dans l’urgence, des exigences contradictoires, la mise en concurrence des salariés, le harcèlement moral, l’individualisation des carrières...

 

Tous ces éléments sont susceptibles de générer du stress professionnel pouvant, le cas échéant, conduire au suicide. Tels sont les facteurs prédominants de ces risques psychosociaux auxquels s’ajoutent les effets de la crise économique.

 

En effet, si en d’autres temps les souffrances liées au travail conduisaient le salarié à démissionner, désormais le contexte économique et la situation de l’emploi ne lui permettent pas de quitter son emploi, et ce quand bien même sa situation professionnelle serait extrêmement diffi cile.

 

Le salarié ne peut concrètement plus se permettre de changer brutalement d’environnement de travail et de connaître une longue période de chômage.

 

La médiatisation de ces décès liés au travail aura ainsi révélé une profonde souffrance sociale et aura eu le mérite de faire prendre conscience que la prévention des risques psychosociaux est incontournable.



Nécessité de mise en place d’une politique nationale de prévention du suicide au travail

 

Si les pouvoirs publics commencent progressivement à mettre en place des dispositifs pour prévenir le harcèlement, la violence ou le stress au travail, le suicide demeure encore une question diffi cile à aborder.

 

Pourtant, la France compte parmi les pays qui affi chent la plus forte mortalité par suicide. Stabilisé aux alentours de 11 000 à 12 000 décès par an depuis 1993 (1), le nombre de suicides demeure élevé et reste supérieur à celui des victimes de la circulation routière.

 

S’agissant du nombre de suicides liés au travail, le Conseil économique et social l’estime entre 300 à 400 par an. Ces statistiques sont toutefois largement insuffi santes, et il est à ce jour impossible d’évaluer avec rigueur le nombre de suicides en lien avec le travail.

 

C’est ainsi qu’au mois d’avril 2011, un cabinet spécialisé dans la prévention des risques professionnels interpelait le Ministre du travail et de la santé pour mettre en place « un observatoire des suicides et des conduites suicidaires ». Le 22 mai 2011, quarante-quatre spécialistes du monde de la santé et du social, dont Marie-France Hirigoyen (médecin psychiatre à l’origine de la notion de « harcèlement moral »), appuyaient cette demande dans un quotidien national.

 

Cette initiative permettrait, selon eux, de fédérer des acteurs professionnels et associatifs relevant d’horizons divers, des domaines de la santé publique, du social et du travail, afin de constituer une base de données fi able sur le phénomène du suicide et d’en améliorer la prévention.

 

 Il demeure qu’aujourd’hui les entreprises apparaissent désorientées sur la conduite à adopter face à de tels actes, d’autant que le suicide d’un salarié emporte de lourdes conséquences, notamment lorsqu’il est reconnu comme accident du travail

 

source http://www.wk-rh.fr/

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